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Mon parricide littéraire
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28 juillet 2006

Complainte à peine

Complainte à peine. Tic-Tac. Tic-Tac. Parfois j’en veux à mon corps de ne pas se lever contre tout ce qui me révolte. Sa révolution. Et puis l’instant d’après, je me complais. Tic-Tac. La rencontre est stockée dans une sorte de tiroir, maintenue d’une camisole chimique des plus coriace. Alors l’homme a évolué et il lui faut des symboles. Oui des symboles, mais aucune subtilité qui pourrait lui échapper. Les choses doivent être claires. On doit voir à travers chaque choses, chaque personne, il faut tout connaître, absolument tout, même mon jardin secret? Que reste t il de cette lumière que j'ai vue jadis briller dans les yeux de quelques personnes uniques que je portais bien au-delà de moi-même. Tic-Tac. Les chaînes qui vont de mon pied directement jusqu'à l’Élisée sont incassables. A oui tu as cru ça? D’où? De devant ta télé ou le petit teigneux te fait croire que tout est possible tout est réalisable, mais que pour l’instant toi, toi et toi aussi t es dans la merde. Alors quoi une femme au pouvoir? Tic-Tac. Mais non, je reste là, assis sur ma chaise, assise sur mon cul. Ce cul que le canapé voit si souvent. Par quel extraordinaire pouvoir cet écran m’attire tant. Je suis devant TF1. Je suis monsieur et madame tout le monde. Je me dis que je suis libre, ici, partout. Mais qu’importe que je régisse ou non ce monde, et qu’importe d’ailleurs que ce soit l’argent ou l armement qui le dirige. Qu’importe que la bêtise humaine existe, moi je vote Bush. Tic-Tac. Le monde se détraque. Je ne parle pas seulement du temps et des 70 cm de neige à Rodez. Je ne parle pas seulement pour moi, ni pour les autres. Je ne parle pas seulement, j’agis! De mon bureau miteux j’organise ma révolution, mes manifestants sont près, petite armée révoltée prête à passer à l’action. Oui voyez vous moi j’agis. Mais parfois je me sens seule dans toute cette folie. Tic-Tac. Je regarde ma montre, il est l’heure de partir. Ma vie est réglée, rien n est laissé au hasard. J’en toucherai deux mots au grand beau, il m’écoutera, après tout je suis quelqu’un d’important, moi je n ai pas eu à connaître le contrat premier embauche, moi je fais partie de cette génération qui a mis les beurres dans des barres, et ça allait bien jusque-là, moi je… Tic-Tac. Moi j’ai la solution, et les keufs de mon bahut, je leur crache dessus. Je trouve dans la musique, le rap ou le métal, les répliques cinglantes pour répondre à mes darons. Je sais plus pourquoi les piercing, mode rébellion stigmate, témoin du mal être dont on souffre, moi et mes potes. J’ai pas demandé à venir au monde pourri, ma bataille est quotidienne, ma souffrance omniprésente, mais je souris quand même, fait risette à la caméra, il me faut ce boulot, j’ai besoin de tunes (Je me fiche pas mal de mon bac, au moins autant que le gouvernement. De toute façons je n’ai pas vraiment le choix). Tic-Tac. Moi je quitte cette ordi quand bon me semble, et j’y reviens tremblante dans mes nuits d’insomnie. Que le monde se détraque, qu’importe, qu’importe? Au fond, la marginalité n’a plus rien de bon, a quoi bon, a quoi bon? Tout a été dit, j’écris et je n’invente rien, puis je retourne sur mon canapé, le même que le vôtre, Ikea, rouge, et je n’y lis même plus, tout a été lu, au demeurant inerte, j’erre, j’erre…

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Mon parricide littéraire
  • A mi-chemin, mon courageux papa a dit à ma soeur ce qu'il pensait de moi. L inverse ne se fit pas. J'aurais voulu qu'il comprenne et qu'il voit. Mais au lieu de ça. Accroupie dans la vie, j'ai pensé à tout ça. Et dans le tard j'ai compris pourquoi.
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